SubPagesTopPicture

Auto-construction d’installation de biogaz: La planification devient plus simple

Il peut être intéressant, surtout pour les agriculteurs, de construire eux-mêmes une installation de biogaz. Ils peuvent ainsi produire de l’énergie à partir de leur lisier et en même temps des engrais de ferme de qualité. L’adaptation de la loi sur l’aménagement du territoire devrait leur permettre d’obtenir plus facilement une autorisation de construire, ce qui devrait entraîner une nouvelle augmentation du nombre d’installations de biogaz agricoles. Mais pour que de telles installations fonctionnent avec succès, il faut encore et toujours beaucoup de persévérance.

 Texte : Beat Kohler 

Sur Internet, on trouve facilement des instructions pour construire sa propre petite installation de biogaz. En effet, le principe de base pour construire soi-même une telle installation est simple : il faut une cuve pour faire fermenter la biomasse disponible, un réservoir de gaz, quelques tuyaux et raccordements, ainsi qu’une pompe pour introduire et retirer le digestat. En Suisse, il est toutefois difficile d’obtenir une autorisation pour une telle petite installation dans une zone résidentielle. Construire soi-même une installation de biogaz est surtout intéressant pour les agriculteurs qui peuvent régulièrement faire fermenter du lisier et du fumier. Niklaus Hari, qui a fait œuvre de pionnier en construisant lui-même une installation de biogaz dès 1986 à Reichenbach près de Frutigen, explique qu’une exploitation doit avoir au moins 50 vaches pour que l’exploitation d’une petite installation de biogaz soit judicieuse sur le plan écologique et économique. Le lisier est collecté et pompé en continu dans le fermenteur. Pendant 50 à 80 jours, le lisier est transformé par les micro-organismes. Il en résulte du biogaz et un substrat digéré qui, en raison de sa teneur élevée en nutriments, peut être utilisé de manière idéale comme engrais. Ceux qui produisent de la chaleur et de l’électricité à partir du biogaz dans une centrale de cogénération ont besoin de raccordements pour pouvoir vendre cette énergie. 

Beaucoup d’enthousiasme nécessaire

Les avantages des installations de biogaz agricole sont également soulignés par l’Union suisse des paysans. Outre la production d’énergie, qui réduit la dépendance aux énergies fossiles, la fermentation du lisier réduit les émissions de méthane et d’odeurs. Il existe néanmoins quelques obstacles légaux pour les agriculteurs qui souhaitent construire une telle installation. L’entrée en vigueur de la deuxième révision de la loi sur l’aménagement du territoire au début de l’année prochaine devrait toutefois faciliter les choses. Les installations de biogaz dans les fermes sont désormais considérées comme conformes à la zone et ne sont plus soumises à l’obligation de planification, ce qui simplifie la procédure d’autorisation – tant que la biomasse provient principalement de la ferme concernée. Mais même avec le nouveau cadre légal, il faut toujours de l’enthousiasme, du flair technique, de la persévérance et savoir comment entretenir une culture bactérienne si l’on veut exploiter avec succès une installation auto-construite, comme l’explique le pionnier du biogaz Niklaus Hari au magazine destinés aux clients de BKW. « Et il faut bien sûr beaucoup de temps. Avec une installation photovoltaïque, on n’a plus rien à faire une fois qu’elle est installée. C’est différent pour une installation de biogaz », explique Niklaus Hari.

Nouvelles aides financières

Les défis financiers restent eux aussi d’actualité. Au début de l’année, de nouvelles dispositions relatives à la promotion des installations de biomasse sont entrées en vigueur. Ökostrom Schweiz a résumé les nouvelles dispositions dans une fiche d’information. Désormais, les exploitants d’une installation de biogaz peuvent choisir s’ils veulent opter pour une prime de marché flottante ou pour le modèle existant avec une contribution à l’investissement et des contributions aux frais d’exploitation. Le choix effectué est définitif et s’applique également aux futures rénovations ou extensions. Les installations existantes peuvent également demander des contributions aux frais d’exploitation sans limite de temps après l’expiration de la rétribution à prix coûtant du courant injecté, comme l’écrit Ökostrom Schweiz. Pour les installations d’une puissance allant jusqu’à 50 kW, qui fournissent moins de 20 % de biomasse supplémentaire et qui valorisent également la chaleur, cela représente des contributions de 27 centimes par kilowattheure. Pour les installations plus grandes, la contribution diminue jusqu’à 10 centimes. L’avenir nous dira si ces mesures permettront effectivement la création de 300 nouvelles petites installations de biogaz d’engrais de ferme d’ici 2030, comme le prévoit l’association AgroClean Tech. 

https://oekostromschweiz.ch/fileadmin/user_upload/250410_Foerderung_ab_2025_Merkblatt_BESTANDSANLAGEN.pdf