SubPagesTopPicture

Entre Élections et changement climatque : défis et opportunités

Le 22 octobre prochain, la Suisse élira son Parlement, le pouvoir législatif. Outre l’attachement traditionnel à un parti et la confiance dans les politiciens, ce sont surtout les thèmes factuels et émotionnels qui déterminent la décision lors du vote. Les sondages réalisés par Sotomo en juillet ont indiqué qu’après la vague verte de 2019, le paysage politique serait à nouveau bouleversé lors des prochaines élections. Avec une progression attendue de l’UDC et du PS ainsi qu’une nette perte pour les Verts, il pourrait y avoir des changements qui auraient une influence déterminante sur l’avenir du pays.

Texte : Linda Wachtarczyk

Liens utiles pour les Élections

Aide à la décision électorale

www.smartvote.ch

Conseils et informations générales sur les élections
www.easyvote.ch

Position lors des votes des femmes et hommes politiques
www.ecorating.ch

Comparaison entre les partis
www.parteikompass.ch

Plus d’informations sur les élections
www.ch.ch/wahlen2023

Vous souhaitez qu’on vous rappelle de voter
ou informer votre entourage ?
Scannez ce code QR et inscrivez­-vous à notre liste de diffusion. Vous recevrez ponctuellement notre vidéo informative sur les élections à regarder et à diffuser : https://www.sses.ch/fr/home/elections/videoelectorale/

Le changement climatique est sans aucun doute le plus grand défi politique auquel la Suisse est confrontée. C’est ce que montre le sondage de Sotomo. Une proportion impressionnante de 40 % des personnes interrogées cite le changement climatique comme le problème politique le plus important dans le pays. Ce thème dépasse donc parfois clairement tous les autres défis à relever. L’urgence alarmante de cette crise mondiale n’est pas seulement soulignée par les scientifiques, elle est également reconnue par la population en général. Avec l’adoption de la loi sur le climat, la Suisse a déjà donné un signal cette année et montré son engagement pour une meilleure protection du climat. Cependant, le chemin vers un tournant énergétique et un avenir climatiquement neutre reste encore long et semé d’embûches. Et au vu des résultats des sondages, il est tout de même très étonnant et surprenant que le parti qui était autrefois considéré comme la force la plus compétente dans la lutte contre la crise climatique perde environ 3 % de sa part d’électorat. Le thème a-t-il perdu sa force de mobilisation d’antan malgré son urgence ? Ou bien les Verts ont-ils déçu par leur politique au cours de la dernière législature ? Le ­baromètre électoral ne peut à lui seul répondre définitivement à ces questions. Pour mieux comprendre les évolutions et les résultats de l’enquête d’opinion sur le changement climatique, le politologue Karel Ziehli met les chiffres en perspective. Il s’agit d’analyser la dynamique des élections à venir et son lien avec la gestion de la crise climatique (page 10).
Outre le changement climatique (40 %), la hausse potentielle des primes d’assurance-maladie (38 %), l’immigration (29 %) et la sécurité de l’approvisionnement et de l’énergie (26 %) sont désignés comme les principaux défis politiques du pays. Une image fascinante se révèle ici si l’on regarde de plus près les régions linguistiques, les groupes d’âge et les sexes. En effet, les différences démographiques sont évidentes. Dans les régions francophones et italophones du pays, l’augmentation des primes d’assurance maladie figure en tête des défis politiques. En revanche, si l’on compare les sexes et les âges, ce sont surtout les femmes et les jeunes qui se préoccupent en premier lieu du changement climatique. Il est frappant de constater que les personnes âgées et les hommes sont moins critiques à l’égard de cette problématique.

Le paradoxe Électoral et le dÉfi du changement climatique

Bien que la participation aux votes sur des sujets concrets soit relativement élevée, le taux de participation aux élections est en moyenne inférieur à 50 % depuis des années. En votant sur des projets politiques clairs et spécifiques, les gens peuvent influer directement sur les ­événements politiques et provoquer des changements tangibles. D’un autre côté, il y a les élections, où l’on doit élire des représentants du peuple et des cantons, qui doivent ensuite être en mesure de prendre des décisions importantes au Parlement. L’appréciation subjective de l’influence limitée lors des élections et le manque partiel de confiance dans les partis et les candidats conduisent au paradoxe électoral évoqué au début de cet article. Cela concerne de nombreux groupes de la population qui considèrent que le rapport coût-utilité n’est pas intéressant. Les résultats des élections ne dépendent donc pas seulement du nombre de personnes qui votent, mais aussi de celles qui font usage de cette possibilité. Il est inquiétant de constater que le groupe le plus touché par le changement climatique est aussi celui qui se rend le moins aux urnes. Parmi les moins de 30 ans, seule une personne sur trois va voter. En revanche, les personnes plus âgées, chez qui le changement climatique aura comparativement moins d’impact, sont celles qui participent le plus aux élections. En raison de ces différences de ­participation, il est primordial, compte tenu des défis urgents que le changement climatique pose à la Suisse, que la participation électorale soit particulièrement élevée.
En pleine urgence climatique, il est également essentiel d’entendre la voix des professionnels de la transition énergétique et des énergies renouvelables. La voix de Henrik Nordborg, directeur de la filière « Energies renouvelables et techniques environnementales » de la Haute école spécialisée de Suisse orientale (OST) en fait partie. En tant que leader de la voie d’un avenir plus durable, il partage dans cette interview son point de vue personnel sur les mesures décisives qui devraient être prises lors des prochaines élections (page 12).

Du début à aujourd’hui : 175 ans de démocratie suisse et ses jalons

175 ans après la création de la démocratie suisse, la population est à nouveau confrontée à la tâche d’élire les responsables politiques pour les quatre prochaines années. Durant cette période, beaucoup de choses ont changé sur le plan politique et social, et la démocratie a évolué. Au début, il n’existait pas encore de loi électorale, ce qui a donné lieu à des situations curieuses dans les différents cantons. Ce n’est qu’en 1850 qu’une telle loi a été introduite, régissant notamment la majorité absolue et relative dans les cantons et empêchant les personnes de se présenter dans plusieurs circonscriptions.
Dans les années qui ont suivi, les élections ont parfois été marquées par des tensions et des conflits. Un exemple marquant est l’année 1854, lorsque les élections au Conseil national au Tessin ont dû être annulées en raison de fraudes électorales et d’actes de violence. La loi électorale cantonale du Tessin permettait de voter dans chaque circonscription du canton, ce qui a donné lieu à des abus. Après une enquête approfondie, les résultats ont été annulés et les radicaux sont entrés au Conseil national avec une longueur d’avance.
Au fil du temps, on s’est rendu compte que le système électoral majoritaire influençait la répartition des sièges au détriment des petits partis. Finalement, le peuple a voté en 1919 en faveur d’une élection du Conseil national à la proportionnelle, ce qui a considérablement modifié l’équilibre des pouvoirs au Palais fédéral et a permis aux sociaux-démocrates et au Parti des paysans (aujourd’hui UDC) d’obtenir des sièges supplémentaires. La répartition des sièges est alors restée largement équilibrée et plus large, ce qui a permis au Parlement d’être plus largement représentatif.
L’introduction du droit de vote des femmes en 1971 a constitué une autre étape importante. Pendant des décennies, des mouvements de femmes se sont battus au niveau cantonal et national pour obtenir le droit de vote. Après de nombreuses tentatives et votations, le droit de vote des femmes a finalement été accepté par 65,7 % des voix, ce qui représentait un pas important vers l’égalité des droits.
En 1991, le droit de vote a également été abaissé de 20 à 18 ans afin de permettre aux jeunes de participer plus tôt à la vie politique.
Aujourd’hui, 175 ans après la fondation de la démocratie suisse, les élections sont toujours un moment décisif pour poser les jalons de l’avenir et représenter de manière adéquate les intérêts et les préoccupations de la population. Il est de la responsabilité des électrices et électeurs de voter et d’élire les femmes et les hommes et politiques qui s’engagent pour une politique durable, orientée vers l’avenir et responsable. Dans l’ensemble, les élections ne reflètent pas seulement le point de vue politique actuel, mais offrent également la possibilité de provoquer des changements politiques et d’apporter une contribution positive à la société et à l’environnement. La participation politique et l’engagement de chacun sont indispensables pour faire vivre la démocratie et construire un avenir durable et prospère pour la Suisse.

www.sotomo.ch/site/wp-content/uploads/2023/07/SRG_Wahlbarometer_Hauptbericht.pdf

 

Portrait
Henrik Nordborg
dirige la filière « Energies renouvelables et techniques environnementales » à la Haute école spécialisée de Suisse orientale, où il travaille également comme professeur de physique. En tant qu’expert, il s’occupe de solutions au changement climatique non seulement dans son environnement professionnel, mais aussi à titre privé.

Pourquoi est-il important d’aller voter au vu de notre politique climatique et ­énergétique ?
La destruction de la seule planète habitable de l’univers que nous connaissons est un problème politique. Nous ne pouvons pas changer les lois de la nature. Les nouvelles technologies ont besoin de temps pour être développées et appliquées à grande échelle. Or, ce temps nous fait défaut. Il ne nous reste donc que la politique, qui peut et doit agir assez rapidement. Mais pour cela, nous avons besoin de femmes et d’hommes politiques de qualité.

En tant que responsable de la filière « Ener­gies renouvelables et technique environnementale » à la Haute école spécialisée de Suisse orientale, vous vous occupez quotidiennement de thèmes liés aux énergies renouvelables, mais aussi de problématiques climatiques. En tant qu’expert, quelles sont vos recommandations vis-à-vis de la politique suisse ?
Un message clair et crédible. Non seulement l’économie, mais aussi les particuliers ont besoin d’une sécurité de planification pour investir dans les énergies renouvelables ou les mesures d’économie d’énergie. Personne n’aime faire de mauvaises affaires. Il faut des incitations financières simples et transparentes. Une taxe sur le CO2 ou sur l’énergie permettrait de fixer des prix minimaux pour l’énergie non renouvelable.

Où voyez-vous les défis de la politique suisse face à ces thèmes urgents ?
Dans une démocratie, rien ne se passe si une grande partie de la population n’est pas convaincue de la nécessité du changement. Lors de la pandémie de COVID-19, la menace était évidente et la population a suivi (en grinçant des dents). Dans le cas de la crise climatique, la conscience de la crise fait toujours défaut. Les gouvernements du monde entier devraient communiquer beaucoup plus clairement que la crise climatique est une question de survie pour l’humanité.

Selon vous, pourquoi cette communication claire fait défaut ?
Probablement parce que les gouvernements ont peur de ce qu’un message clair pourrait déclencher. Le problème, c’est qu’ils ne savent pas ce qu’il faut faire… Après plus de 30 ans de débat sur le climat, pas un seul pays n’a une politique climatique suffisamment ambitieuse pour limiter le réchauffement à moins de +2,0 °C. Communiquer honnêtement, ce serait aussi reconnaître son propre échec.

Dans votre publication « Ist die Zukunft mehrheitsfähig ? » (L’avenir peut-il recueillir une majorité ?), vous abordez le fait que notre société a besoin d’une ­transition, qu’entendez-vous par là ?
Nous savons désormais que les solutions techniques ne suffiront pas à résoudre la crise climatique. Nous avons besoin d’un changement radical de mentalité et d’une transformation de la société. La meilleure chose que nous puissions faire pour protéger l’environnement, c’est de ne rien acheter, de ne pas voyager et de manger le moins de viande possible. Malheureusement, le système capitaliste vise à faire toujours plus et à produire toujours plus. Pour rester compétitives, les entreprises doivent constamment augmenter leur productivité. L’objectif ultime est de produire le plus possible avec le moins d’employés possible. La question se pose alors de savoir qui va prendre en charge ces personnes. Ou, si la consommation et donc la production globale ne peuvent pas être augmentées, que doivent faire ces personnes restées sur le carreau.
Je ne suis pas contre la technologie et l’innovation. Le problème, c’est que la majeure partie de la croissance économique des 100 dernières années était basée sur l’exploitation. Soit les gens ont été exploités, soit la nature a été exploitée. La production à bas coût d’un smartphone implique les deux.

Où voyez-vous l’utilité des technologies pour faire face au changement climatique ?
L’objectif est clair : il faut mettre fin le plus rapidement possible à l’utilisation des combustibles fossiles. Le climat se fiche de savoir si nous pouvons les remplacer par d’autres sources d’énergie, ce qui n’est pas notre cas. Si nous voulons vivre confortablement sans combustibles fossiles, nous avons besoin de nouvelles technologies. Le développement des sources d’énergie renouvelables comme le photovoltaïque et l’éolien est très avancé. Je vois un grand défi dans le stockage de l’énergie électrique ainsi que dans l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique. Il y a là un potentiel de recherche très intéressant, car le réseau électrique du futur doit devenir plus intelligent.

Dans votre publication, vous décrivez également le fait que même dans les démocraties, on ne parvient pas à des solutions à long terme susceptibles de recueillir une majorité. Comment pourrions-­nous changer cela ?
Il faut formuler une vision crédible mais toujours positive de l’avenir. Le problème dans le débat sur le climat est que l’électorat a souvent le choix entre deux mensonges. L’un affirme que le changement climatique n’est pas un problème. L’autre affirme que la gestion du changement climatique ne constitue pas un problème majeur. Les deux sont faux. La décarbonisation de la société est une tâche gigantesque. Il faut s’y atteler.

Quel rôle joue ici le manque d’information de nos électeurs ?
Un très grand rôle. Je préférerais plutôt parler de désinformation. A une époque où l’on ment constamment aux gens, il est difficile de faire le bon choix.

Que conseillez-vous aux citoyennes et ­citoyens suisses concernant leur (non-)comportement électoral ?
Premièrement, allez voter ! Le choix de celles et ceux qui siègent au Parlement ou au gouvernement n’est pas anodin. Deuxiè­mement, réfléchissez ! Seuls celles et ceux qui examinent les messages politiques d’un œil critique peuvent prendre la bonne décision. Il s’agit moins des détails que de l’attitude fondamentale des femmes et des hommes politiques. Ceux qui tentent encore de nier la dangerosité du changement climatique ne sont pas éligibles.

Pour conclure : sur votre site Internet, on peut lire le slogan « Giving Our Children a Reason Not to Hate Us », à quoi faites-vous référence ici ? Pourrait-on également faire le lien avec les élections au Conseil national et au Conseil des Etats de 2023 ?
L’humanité est confrontée à des défis gigantesques. Personnellement, je ne suis pas sûr que nous parvenions à prendre le virage. Mais si nous n’essayons pas, nous n’y arriverons pas. Malheureusement, de nombreuses personnes ne veulent pas l’admettre et tentent plutôt de nier le problème. Les causes de cette situation sont à rechercher dans la psychologie et la notion de dissonance cognitive.
Pour les élections de l’automne 2023, seules deux questions se posent. Premièrement, voulons-nous continuer à pouvoir regarder nos enfants dans les yeux et, deuxièmement, voulons-nous élire des femmes et hommes politiques qui ont au moins compris le problème ?

 

 

 

Portrait
Karel Ziehli
travaille à l’Université de Berne en tant que politologue pour « Année politique suisse » – le Wikipédia politique de la politique suisse. Actuellement, il s’occupe de dossiers sur les questions climatiques et environnementales et est expert en matière d’agriculture.

Le baromètre électoral de Sotomo a montré que le changement climatique est perçu comme le plus grand défi politique actuel. Pourtant, on relève des dissonances intéressantes, avec par exemple de nombreuses personnes qui considèrent les activistes climatiques qui collent leurs mains au bitume comme l’une des plus grandes nuisances actuelles. Qu’est-ce qui pourrait expliquer ces dissonances ?
Il y a plusieurs éléments à prendre en compte. D’une part, le type de question et la méthode de sondage sont déterminants et influencent fortement les résultats de tels sondages d’opinion. Ainsi, dans le sondage électoral de LeeWas (commandé par Tamedia), le thème du climat n’est pas cité en premier, mais en cinquième position. Cette différence est due au fait que dans le sondage de Sotomo, seuls les trois problèmes les plus importants pouvaient être mentionnés, alors que dans le sondage de LeeWas, il n’y avait pas de limite à la mention des défis politiques. Cela peut influencer considérablement le résultat d’une enquête, car tous les problèmes sont mentionnés, indépendamment de leur urgence perçue.
Mais si dissonance il y a, elle s’explique par l’incongruité perçue entre l’instrument politique et l’objectif des activistes climatiques. Pour de nombreuses personnes, l’instrument politique des activistes qui collent leurs mains au bitume ne semble pas compréhensible, car le lien entre ces actions et la lutte contre le changement climatique n’est pas clair pour la plupart d’entre eux. Beaucoup ne voient pas comment ces actions peuvent réellement avoir un impact, mais les considèrent plutôt comme une perturbation de la vie quotidienne. Il est souvent argumenté que la démocratie directe en Suisse offre d’autres moyens d’amener des thèmes sur le terrain politique, par exemple par le biais d’initiatives.

Quel parti est considéré comme le plus compétent pour élaborer des solutions à ce défi politique ?
Les sondages de ces dernières années montrent que les Verts ont été considérés comme le parti le plus compétent pour aborder la question du climat, suivis par les Verts libéraux, bien qu’avec un écart important.

Quelles pourraient être les raisons pour lesquelles ce parti perdrait des sièges lors des prochaines élections ?
Il y a là aussi différents éléments à prendre en compte. En ce moment, d’autres thèmes très présents dominent également, comme les problèmes sociaux, les coûts de la santé et la prévoyance vieillesse. Pour ces questions sociales, le PS est considéré comme le parti le plus compétent, ce qui pourrait expliquer pourquoi le PS gagnerait des voix et les Verts en perdraient dans les derniers sondages. Lors des élections de 2019, le scénario inverse s’était présenté, où les Verts n’ont pas vraiment obtenu leur victoire électorale en mobilisant leur base, mais ont profité de l’électorat changeant du PS. Par ailleurs, plusieurs partis ont montré l’année dernière qu’ils pouvaient également agir efficacement sur les questions climatiques. Par exemple, la loi sur le climat, compromis suisse, a été soutenue par tous les grands partis, à l’exception de l’UDC. Un autre exemple serait la loi sur l’approvisionnement en énergie renouvelable actuellement traiteé au Parlement. La protection du climat est un sujet sur lequel presque plus aucun parti ne reste passif.

Comment se fait-il alors que la part d’électeurs de l’UDC augmente ?
En 2019, les thèmes du spectre de gauche ont été très présents dans les médias, tandis que les thèmes de la migration et de l’asile, qui sont les thèmes principaux de l’UDC, ont été moins médiatisés. De ce fait, l’électorat UDC a été moins mobilisé qu’en 2015. Récemment, le parti agrarien a lancé une initiative visant à limiter la croissance démographique de la Suisse à 10 millions au maximum. Cela peut également être perçu comme une stratégie pour mobiliser sa base électorale. C’est d’ailleurs un défi pour chaque parti d’imposer son agenda politique au cours d’une année électorale.

Dans quelle mesure la mobilisation peut-elle influencer le résultat des élections et s’écarter des prévisions ?
Il y a quatre ans, il y avait une grande différence entre les sondages et les résultats ­finaux. En fin de compte, les sondages ne sont que des instantanés qui peuvent ­donner une tendance. En fonction de ce qui se passe d’ici octobre et de la manière dont les partis peuvent mobiliser, cela peut faire une grande différence. En 2015, par exemple, l’arrivée en Europe d’un grand nombre de demandeurs et demandeuses d’asile a ­fortement influencé l’issue des élections. Les mois à venir jusqu’aux élections seront donc cruciaux.