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L’hydrogène zéro CO2 de moins en moins cher

Foto: Pixabay

Les préjugés relatifs au photovoltaïque sont connus. L’hydrogène vert est également souvent critiqué parce qu’il serait trop cher pour être utilisé à grande échelle. Cependant, divers experts supposent que les prix vont rapidement baisser et que l’hydrogène vert deviendra rapidement compétitif.

Texte : Service de Presse / Beat Kohler

Environ 50 millions de tonnes d’hydrogène sont produites chaque année dans le monde. L’hydrogène peut être obtenu par différents procédés. La plupart de l’hydrogène est aujourd’hui produit à partir de combustibles fossiles, de gaz naturel, de pétrole brut, d’essence ou de charbon. Par conséquent, l’hydrogène produit industriellement n’est en aucun cas neutre en CO2. Ce n’est que lorsqu’il est produit à partir d’électricité renouvelable, par un processus de conversion de l’énergie en gaz, que l’hydrogène est exempt d’émissions de CO2. Jusqu’à présent, cette production d’hydrogène était toutefois considérée comme trop coûteuse. La production industrielle d’hydrogène n’en est qu’à ses débuts. Cela pose à cette technologie des défis que le photovoltaïque a dû relever il y a 20 ans.

Un dynamisme sans précédent

Néanmoins, l’hydrogène propre bénéficie d’un dynamisme politique et commercial sans précédent, relevait l’agence internationale de l’énergie IRENA en septembre dernier. L’IRENA prévoit une forte croissance de l’hydrogène vert produit à partir d’électricité renouvelable. De nombreux projets en cours et prévus vont dans ce sens. L’hydrogène issu des énergies renouvelables est désormais techniquement viable et se rapproche rapidement de la compétitivité économique. Et plus on utilise cette énergie, plus les composants individuels deviendront bon marché. En outre, le prix de l’électricité produite grâce aux énergies solaire et éolienne continue de baisser dans le monde entier. Cette électricité est également de plus en plus utilisée pour produire de l’hydrogène, aussi parce que cela permet de stabiliser le réseau. Pour autant que de l’électricité moins chère soit disponible, le défi consiste à rentabiliser au mieux l’électrolyseur. Cela nécessite des ressources éoliennes et solaires très constantes. La technologie coûte également de moins en moins car les électrolyseurs passeront bientôt du mégawatt au gigawatt. L’IRENA part du principe que les coûts par kilowatt seront réduits de moitié d’ici 2040. L’IRENA conclut, qu’avec la diminution attendue des coûts des électrolyseurs et de l’électricité renouvelable, l’hydrogène vert sera compétitif ou moins cher que toutes les formes de production d’hydrogène à partir de combustibles fossiles. Néanmoins, l’IRENA relève que la politique doit créer les conditions cadres appropriées pour que l’hydrogène puisse s’imposer à moyen terme.

De plus en plus compétitif

Le potentiel de l’hydrogène dans une économie à faibles émissions de carbone a également fait l’objet d’une conférence du Mannheim Institute for Sustainable Energy Studies (MISES) de l’Université de Mannheim à la fin de l’année dernière. Gunther Glenk, professeur assistant au MISES, a présenté son travail sur les piles à combustible réversibles. Elles permettent de produire de l’électricité à partir d’hydrogène et de l’hydrogène à partir d’électricité. Alors que la production d’électricité à partir d’hydrogène est souvent considérée comme trop coûteuse aujourd’hui, M. Glenk a montré que les piles à combustible réversibles peuvent fournir de l’électricité à des prix compétitifs. Les centrales réversibles pourraient alors produire de l’électricité, par exemple, à des moments où la production d’énergie éolienne et solaire ne suffit pas pour répondre à la demande. Le professeur Stefan Reichelstein de l’université de Mannheim a expliqué comment l’hydrogène peut être produit sans CO2 et de manière rentable. Avec l’aide de systèmes combinés de centrale éolienne ou solaire avec une installation Power-to-Gas moderne, l’hydrogène sans CO2 peut être produit à un coût bien plus bas que ce que l’on pensait auparavant, a précisé l’expert en énergie. « Nos résultats me permettent de confirmer la prévision selon laquelle le développement de l’hydrogène dans la prochaine décennie pourrait être aussi rapide que celui de l’énergie éolienne et solaire dans les années 1990 », a conclu M. Reichelstein.

www.irena.org/-/media/Files/IRENA/Agency/Publication/2019/Sep/IRENA_Hydrogen_2019.pdf